dimanche 28 février 2016

Shakespeare /1- Notre héros ? Honni soit qui n’ose pas !


Le bon vieux Shakespeare accompagne tout professeur de langue anglaise, comme Tristan et Isolde ou plutôt Molière tout professeur de français ! Du moins peut-on l’espérer...

Le To be or not to be va fêter ses 500 ans !

Pourquoi les vers et les caractères de Shakespeare (1564-1616), dramaturge connu dans le monde entier, par exemple ‘To be or not to be’, ‘All the world’s a stage’ ou encore Hamlet et Romeo et Juliette, résonnent-ils régulièrement dans nos mémoires cellulaires collectives ?
À son époque, au Siècle des Lumières – initialement sous le règne d’Elisabeth I - Shakespeare n'était qu'un dramaturge parmi des artistes connus. Or, quatre siècles plus tard, il n'y a que lui, William, qui soit resté célèbre. Qui peut citer les noms des pièces de Thomas Kyd, Christopher Marlowe, Ben Johnson, Francis Beaumont, John Fletcher, John Webster ou Philip Massinger, et a fortiori leurs textes ou les noms de leurs personnages ?
Nous sommes aujourd’hui très loin de la langue de Shakespeare - bien heureusement d'ailleurs, pour le professeur d’anglais ! A son époque, le latin était la langue des documents officiels et des œuvres reconnues pour la littérature et l’acquisition des connaissances. La célèbre bibliothèque bodléienne à Oxford possédait presque six mille livres dont seulement trente-six étaient en anglais !
Effectivement, aussi bien la syntaxe ou la prononciation que le sens de certains mots, étaient différents à cette époque. Et même, paraît-il, la forme du présent progressif n’existait pas encore ! Puis, il y avait les formes de la deuxième personne : thee, thou, you et thine qui, pour ainsi dire, ont presque toutes disparues.

La richesse de la langue anglaise, c’est un trésor de mots !

En revanche, c’est en grande partie grâce à Shakespeare et à ses contemporains que la langue anglaise est montée peu à peu en puissance pour devenir, aujourd’hui, pour le meilleur ou pour le pire, la langue des affaires dans le monde, nonobstant sa dominance dans notre vie électronique.
Nous ne connaissons que très peu de la vie d’adulte de Shakespeare, encore moins de sa jeunesse. Nous ne sommes même pas certains de l’exactitude des représentations que l’on fait de lui !
Pourtant, nous pouvons conclure que, venant d’un milieu relativement aisé, il a reçu une bonne éducation pour l’époque.
Il utilisait un vocabulaire d’environ vingt et un mille mots différents, et on estime qu’il aurait pu atteindre jusqu’à trente mille mots, avec des effets de combinaison. Pour repère, l’édition de 1611 de la Bible de King James contenait environ dix mille mots différents. En comparaison aujourd’hui, plus de 400 ans plus tard et malgré l’influx de centaines de milliers de nouveaux mots, l’homme éduqué moyen se sert d’un vocabulaire de la moitié de celui de notre héros de la langue anglaise, soit environ dix mille mots.

Presque tous les chercheurs et bibliographes tombent d’accord sur le fait que William Shakespeare a commencé sa carrière en tant que dramaturge en 1590, soit à 26 ans environ. Il est connu surtout pour ses pièces. Par contre, nous ne savons pas dans quel ordre il les a écrites, justement parce qu’il n’existe pas de preuves documentaires : si un ordre est donné de la parution de ses pièces, c’est par simple hypothèse ou déduction. De même, nous n’avons pas toutes les œuvres de Shakespeare, seulement celles qui ont été publiées.

Le génie fait toujours la part belle au mystère !


David Miller (Relecture et publication: Céline Bernard)

Bibliographie